Les fêtes de fin d’année approchent à grand pas. Pour perpétuer la tradition du Père Noël, personnage légendaire lié à la fête de Noël, nombreux marcheurs avaient revêtu aujourd’hui des bonnets scintillants et les accessoires de pères et mères Noël.
Le relief du plateau de Langres et les perspectives qui s’y rapportent ne manquent pas d’intérêt et de beauté. Sauf qu’aujourd’hui, pour la dernière marche tonique de 2024, le brouillard masquait le paysage. La visibilité était donc réduite et le ciel bien sombre. C’est ainsi par un temps de saison que 36 marcheurs s’élancent à la conquête des contrées de Perrancey et Vieux-Moulins.
Sous nos pieds la structure géologique des sols est constituée de calcaire fissuré très perméables. La couche de terre végétale est parfois très mince. Le sous-sol rocheux se désagrège mal, tout au plus il parvient à se déliter superficiellement en donnant des cailloux qui encombrent les champs. On essaya autrefois de se débarrasser des cailloux en dressant d’énormes « merger » de pierres plates. Depuis la mécanisation dans les années, l’utilisation de gros engins agricoles, l’exportation des pierre, l’arrachage de certaines haies et à force d’épandages d’engrais les sols sont rendus cultivables et l’agriculture rentables.
Tout autour de nous les terrains sont arides. Cette sécheresse du sol est heureusement atténuée par l’humidité du climat avec une pluviométrie de l’ordre de 900mm par an. La conséquence la plus frappante de cette grande pluviométrie, c’est l’empiétement de la forêt sur les terrains pauvres. Par leurs longues racines, les arbres se montrent en effet capables d’absorber l’eau qui filtre à travers les fissures du calcaire. De nos jours, les terres incultes sont recouvertes d’acacias, chênes, merisiers, pin noirs, noisetiers, épines, etc…
L’eau de pluie qui traverse rapidement le sol calcaire du plateau entraîne les éléments solubles, puis disparaît dans la roche fissurée. Sa circulation est stoppée en profondeur par la présence d’une couche de marnes imperméable. Ainsi les eaux d’infiltration s’amassent sous la forme d’une nappe souterraine. Nous passons à proximité du puits de la Combe des Dîmes. Il s’agit d’un ancien dispositif de renforcement du ravitaillement en eau du fort de la Bonnelle, creusé en 1888-1889 pour atteindre cette nappe.
Nous parcourons le petit vallon de Lanvau. Ici l’érosion qui entame la masse calcaire du plateau laisse affleurer le plancher imperméable. L’eau collectée dans la nappe souterraine ressort en surface sous formes de sources. Une onde limpide et fraîche coule dans le petit ru bordé de prairies naturelles. Un étang a été aménagé en aval. Vers le moulin des Pères, l’eau dure qui s’écoule encroûte d’une pellicule blanchâtre le moindre ressaut, pétrifie la plus petite marche qui lui sert de cascade où elle bondit.
Le vallon de Lanvau rejoint la vallée de la Mouche occupée par le réservoir du même nom. Les escarpements rocheux du plateau surplombent cette profonde vallée. Aujourd’hui, la visibilité réduite par le brouillard ne nous permet pas de contempler le paysage.
Nous n’avons pas manqué de profiter pleinement de cette randonnée qui fut encore une fois un bon moment de détente. Le partage de papillotes à l’arrivée nous rappelle que Noël est proche. La légende raconte que la papillote vit le jour en 1790 dans l’échoppe du pâtissier lyonnais Sieur Papillot. Son apprenti, éperdument amoureux, offrait à sa belle, des chocolats enveloppés de mots doux.