Le soleil et les bois environnants se sont parés de leurs plus beaux atouts pour notre sortie champêtre. Le panel de couleurs différentes des feuilles donne un superbe tableau auquel on ne se lasse pas, et nous incite à la méditation. On constate déjà la chute des feuilles dans les bois, il faut admettre que nous sommes à la mi-octobre et que nous n’avons pas encore subit de gelées matinales sauf peut-être dans certains vallons comme à Noidant par exemple……
Après avoir pris la route en direction de Langres sur 1Km500 en passant à proximité de la chapelle Saint-Georges construite sur la ligne de crête, nous apprécions de nous retrouver sur les chemins de terre et les chemins de bois où chacun va à son rythme et surtout discuter avec les voisins, voisines sans être tenus de garder la droite sur le bord des routes. Cette exigence lors de nos déplacements sur les routes est pour notre sécurité à tous.
Dès que l’on prononce le nom d’Aujeurres automatiquement on fait le rapprochement avec la « Peûte bête » légende qui a été transmise aux différentes générations et qui a véhiculé des peurs justifiées ou non, à chacun sa croyance.
Le Poète écrivain paysan Jean Robinet qui était originaire de Saint-Broingt a relaté l’affaire de la « peûte bête »
« … Un jour, il y eut moins de loups, on ne sut d’abord pas pourquoi, mais bientôt on se rendit compte qu’il y avait pire et qu’un fabuleux animal, venu d’on ne sait où et jusqu’alors invisible, les effrayait eux-mêmes. Ils avaient été dévorés ou s’étaient enfuis vers d’autres climats. Alors on trembla davantage, car on ne savait à quel monstre on avait à faire. Il rugissait tantôt dans les bois de Forment, tantôt dans celui de Maigre-Fontaine, tantôt jusqu’au Mont Moyen, tantôt dans les gorges de la Vingeanne, tantôt au Mont Armet et même au Val des Frais… Cependant, les craquements dans les forêts, les rugissements eux-mêmes n’étaient pas le pire. Le plus effrayant était le ronflement entendu dans les airs car la bête volait aussi bien qu’elle marchait… On reconnaissait sur un pré les ossements d’un veau, une jeune fille était trouvée morte sur un sentier, ayant subi tous les outrages. La bête était avide de chair fraîche, faisait ses délices de celle des hommes et encore plus de celle des femmes… Les fermes isolées, la Salle, la Thuillière, Servin, la Dhuis et les autres ne cessaient de la redouter […]. Jusqu’à Auberive, à l’ouest, jusqu’à Longeau de l’autre côté, l’air vibrait du grondement. A Aujeurres, Leuchey, Villiers, Aprey, Praslay, Musseau, Vaillant, les portes étaient cadenassées et l’on se demandait quel animal ou quel démon pouvait pousser de tels cris. Les chasseurs n’osaient pas se risquer, mais ils avaient leurs fusils chargés dans les maisons… » « … Un jour, il y eut moins de loups, on ne sut d’abord pas pourquoi, mais bientôt on se rendit compte qu’il y avait pire et qu’un fabuleux animal, venu d’on ne sait où et jusqu’alors invisible, les effrayait eux-mêmes. Ils avaient été dévorés ou s’étaient enfuis vers d’autres climats. Alors on trembla davantage, car on ne savait à quel monstre on avait à faire. Il rugissait tantôt dans les bois de Forment, tantôt dans celui de Maigre-Fontaine, tantôt jusqu’au Mont Moyen, tantôt dans les gorges de la Vingeanne, tantôt au Mont Armet et même au Val des Frais… Cependant, les craquements dans les forêts, les rugissements eux-mêmes n’étaient pas le pire. Le plus effrayant était le ronflement entendu dans les airs car la bête volait aussi bien qu’elle marchait… On reconnaissait sur un pré les ossements d’un veau, une jeune fille était trouvée morte sur un sentier, ayant subi tous les outrages. La bête était avide de chair fraîche, faisait ses délices de celle des hommes et encore plus de celle des femmes… Les fermes isolées, la Salle, la Thuillière, Servin, la Dhuis et les autres ne cessaient de la redouter […]. Jusqu’à Auberive, à l’ouest, jusqu’à Longeau de l’autre côté, l’air vibrait du grondement. A Aujeurres, Leuchey, Villiers, Aprey, Praslay, Musseau, Vaillant, les portes étaient cadenassées et l’on se demandait quel animal ou quel démon pouvait pousser de tels cris. Les chasseurs n’osaient pas se risquer, mais ils avaient leurs fusils chargés dans les maisons… »
Aujourd’hui rassurons-nous de la « peûte bête » ne subsiste que la sculpture qui orne la fontaine au centre du village pratiquement au pied de l’église Saint Didier.
Le village d’Aujeurres est traversé par la ligne des partages des eaux entre le bassin Seine Normandie par l’Aube qui prend sa source à peu de distance d’Aujeurres du côté ouest et à l’est le ruisseau de l’Aujeurres qui se jette dans la rivière de la Vingeanne qui va irriguer la vallée de la Saône et le bassin méditerranéen. De nombreuses sources réparties sur le plateau alimentent les différents ruts.
La commune fut traversée par la ligne de chemin de fer de Poinson-Beneuvre / Langres entre 1883 et 1963, ligne de chemin de fer que nous croisons régulièrement lors de nos marches dans le secteur sud-ouest de Langres. Cette ligne était un atout important pour le secteur car les habitants desservis par ce chemin de fer pouvaient se rendre facilement à Langres ainsi que le trafic de marchandises et de bois en provenance des forêts locales. Aujourd’hui l’acheminement des voyageurs se fait par mini bus soit le mercredi ou le samedi pour se rendre à Langres
Le retour à notre point de départ se déroule par un beau soleil.
A.S.











































































