35 marcheurs se rassemblent sur le port du canal à Rolampont pour entreprendre une longue marche de 15 Km.
Nous prenons le chemin pentu qui conduit à Thivet. En arrivant sur le plateau, nous traversons une forêt de résineux (pins noirs et douglas) datant des années 1950. Avant cette date il n’y avait pas de forêt ici. Une vaste prairie sèche était pâturée par les troupeaux de moutons. Autres temps autres productions. Depuis la nuit des temps l’homme défriche, remanie, gère, exploite, selon les besoins du moment. De nos jours la production de bois remplace celle de la laine.
Sur le plateau, nous traversons une vaste plaine agricole. Le ciel est nuageux et l’air reste frais pour la saison. Les conditions anticycloniques engendrent un temps sec et une bise de nord-est soutenue.
Dans le bois des Montots, nous sommes abrités du vent et les conditions sont idéales pour marcher. Nous passons devant une ancienne maison forestière édifiée au milieu d’un écrin d’arbres majestueux. Elle a servi de pied à terre à plusieurs générations de gardes forestiers. Désormais elle a la vocation de pavillon de chasse. Un sapin plus que centenaire, majestueux par sa taille et haut d’une quarantaine de mètres régnait ici jusque dans les années 1980. On l’apercevait de tous les horizons tant sa hauteur dépassait la canopée de la forêt environnante. Atteint de sénilité liée à son grand âge, il a dû être abattu.
Sur le chemin du retour nous descendons le « Chemin des vignes », Autrefois les paysans cultivaient la vigne à cet endroit. Le vignoble parait le haut des versants exposés au soleil du midi et du couchant. Leurs rectangles se logeaient en tous sens entre les murs et les « mergers ». Le vignoble qui poussait sur les pentes empâtées d’éboulis et cailloutis calcaires donnait un vin parfumé et léger. Un petit puceron (le phylloxéra) a eu raison de sa prospérité à la fin du XIXe siècle. Les vignes ravagées puis abandonnées ont été remplacées naturellement par la forêt.
Avant de conclure notre marche, une vue sur la vallée du Val de Gris s’offre à nous. L’A31 déroule son ruban de bitume entre Dampierre et Rolampont. Elle vit vingt-quatre heures sur vingt-quatre et engendre une nuisance sonore dans la vallée. La quiétude et le paysage se trouve ainsi perturbé. Dans ce décors, l’église Saint-Gengoulf de Lannes domine le village.
Nous terminons notre chevauchée campagnarde et conviviale le long du canal.
A.P.









































